Une levée de boucliers des adversaires de Marine Le Pen aux élections régionales en Nord-Pas-de-Calais-Picardie, France 2 qui plie dans la nuit de mercredi à jeudi, Pierre de Saintignon et Xavier Bertrand qui devait finalement participer à l’émission, l’un sur place l’autre en duplex, d’autres candidats qui se manifestaient… : le contexte de la venue de la présidente du FN et candidate aux régionales, à Des Paroles et des Actes (DPDA) ce jeudi soir, était tendu. Elle a finalement fait savoir qu’elle refusait d’aller à une « mascarade » et l’émission a été annulée.
De son côté, le CSA, qui avait appelé mercredi soir les télévisions qui reçoivent des personnalités politiques « fortement impliquées » dans la campagne des régionales à donner « dès à présent » la parole à leurs concurrents, précisait ce jeudi matin qu’il n’avait pas constaté de « déséquilibre majeur » cette année entre les temps de parole des différents partis dans l’audiovisuel.
Pierre de Saintignon avait fait savoir dans la journée de jeudi qu’il participerait à l’émission de France 2, « pour défendre son projet ». Xavier Bertrand, devait quant à lui débattre à distance, depuis La Chapelle-d’Armentières, avec son adversaire Marine Le Pen.
Mais la présidente du Front national a annoncé en fin de journée qu’elle refusait d’aller à la « mascarade » de Des Paroles et des Actes. «Je ne me rendrai pas ce soir à cette mascarade qu’est devenue depuis quelques heures l’émission de M. Pujadas ‘Des paroles et des actes’ (...). L’amateurisme et la servilité de David Pujadas (ndlr: le présentateur de l’émission) ont transformé aujourd’hui l’organisation de cette émission en véritable pantalonnade», écrit-elle dans un communiqué.
Toute la journée, elle avait mis la pression sur France 2, en posant ses conditions sur le déroulement de l’émission. « J e ne peux accepter l’invitation qui m’a été faite qu’à la condition que le débat envisagé avec MM. Saintignon et Bertrand remplace les débats initialement prévus avec MM. Lagarde et Le Foll », avait-t-elle réagi.
Les deux candidats devaient en effet s’ajouter à Stéphane Le Foll, porte-parole du gouvernement, et Jean-Christophe Lagarde, président de l’UDI, déjà invités pour porter la contradiction à la fille de Jean-Marie Le Pen.
Interrogée ensuite sur Europe 1, Marine Le Pen avait toutefois assuré qu’en l’état elle ne renoncerait pas à participer à cette émission. « Non je ne renoncerai pas, malgré toutes les mauvaises manières qui me sont faites, pour une raison simple, c’est que je suis la voix de ceux qui n’en ont pas », a-t-elle déclaré.
« Nous ne comprenons pas ce refus » du nouveau format d’émission proposé, avait assuré de son côté la chaîne, qui exprimait son souhait d’être « un lieu de débat ».
France Télévisions avait même assuré jeudi après-midi que « l’émission se tiendra » dans une « durée usuelle » de 2h30, avec les deux contradicteurs nationaux et les deux régionaux. Ce dernier « débat » se déroulera « juste avant la conclusion » de l’émission, a indiqué le présentateur de l’émission David Pujadas sur FranceTVinfo.fr.
Cette nouvelle configuration, loin d’apaiser les tensions au sein des adversaires de Marine Le Pen, avait fait des vagues chez les concurrents de Marine Le Pen aux régionales : Sandrine Rousseau, la tête de liste régionale EELV-Parti de gauche, avait ainsi demandé à son tour à être intégrée au débat télévisé, tout comme Debout la France avec son candidat Jean-Philippe Tanguy.
Après l’annonce de Marine Le Pen, Pierre de Saintignon a de suite estimé que celle-ci avait « montré son vrai visage ».
marine le pen Des paroles et des actes
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