Nicolas Bedos jugé aujourd'hui pour avoir traité Marine Le Pen de "salope fascisante"

Humour ou injure?
 L'humoriste Nicolas Bedos était jugé lundi par la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris pour avoir traité la présidente du Front national, Marine Le Pen , de "salope fascisante" dans l'hebdomadaire Marianne .

Dans cette chronique parue le 14 janvier 2012, Nicolas Bedos évoque les expulsions menées l'année précédente, sous la présidence Sarkozy, alors que Claude Guéant était ministre de l'Intérieur: "la droite entend ainsi lutter contre la montée de l'extrême droite. +Ne laissons pas le terrain à Marine, la VRAIE méchante+ (...) Sauf que personne n'empêchera quelques idéalistes rigides de penser qu'à force de singer la salope fascisante celle-ci est déjà au pouvoir: (...) on l'appelle Claude Guéant", affirmait l'humoriste.

Le directeur de publication de Marianne, Maurice Szafran, était poursuivi pour "injure" et Nicolas Bedos, auteur de la chronique, pour "complicité".
"Le mot +salope+ est bien une injure, c'est une expression outrageante, objectivement", a fait valoir l'avocat de Marine Le Pen, Wallerand de Saint-Just. 

Selon lui, "les humoristes ne sont pas drôles 24h/24" et la chronique de Nicolas Bedos "n'est pas drôle, c'est l'expression d'une opinion politique". "Dans le cadre de la polémique politique, on n'a pas le droit d'utiliser l'injure objective de +salope+", a plaidé l'avocat. 
"Marine Le Pen a décidé de donner des cours d'humour aux humoristes", a moqué Me Nicolas Benoit, conseil de Nicolas Bedos et de Maurice Szafran. "On peut ou on ne peut pas apprécier cet humour mais c'est parfaitement subjectif", a-t-il poursuivi.

Le terme "salope" est un "objet humoristique lui-même", a par ailleurs assuré l'avocat, rappelant que le terme avait été largement utilisé par le père de Nicolas Bedos, Guy Bedos, dans ses spectacles, par Jean-Marie Bigard dans son sketch sur le "lâcher de salopes" et que le comédien Daniel Gélin en ponctuait son propos dans une scène d'anthologie du film "La vie est un long fleuve tranquille", d'Etienne Chatiliez.
Me Benoit a demandé la relaxe, au nom de la liberté d'expression. 
La procureure, Aurore Chauvelot, a reconnu que Nicolas Bedos "manie les deux casquettes", celle d'humoriste et celle de chroniqueur politique mais a estimé que la phrase litigieuse se situait "dans le registre de l'humour, de la caricature qui autorise l'outrance" et a requis la relaxe.
Ni Nicolas Bedos ni Marine Le Pen n'étaient présents lundi.
La décision sera rendue le 28 mai.
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